
Au XIXème siècle,
les "fous" ou "aliénés" pouvaient être placés
en asiles par Placement d'Office (PO) ou Placement Volontaire (PV :
par la volonté du peuple). Ceci était possible dans le cadre de la
protection de la Société et des aliénés, conformément à la loi
du 30 Juin 1838. Un individu pouvait également se présenter en
asile et demander à se faire interner : il était alors dit en
"service libre". A cette époque, la vie en asile
ressemblait plus à un emprisonnement qu'à un internement. De fait,
les traitements curatifs étaient peu nombreux et toute infraction au
règlement était sévèrement punie. Pour ce faire, ils étaient
souvent privés de promenades, de tabac, placés en chambre
d'isolement ou immobilisés à l'aide de fauteuils de force, de
camisoles ou avec des contentions sur leur lit. Jusqu'à la
circulaire du 19 Juillet 1819, les gardiens d'asiles pouvaient être
armés de bâtons, de nerfs de bœuf ou accompagnés de chiens qui
s'en prenaient aux aliénés. Les traitements alors proposés par ce
type d'infrastructure étaient aussi inefficaces que barbares. Les
plus communs étaient la saignée, l'utilisation de purgatifs et/ou
vomitifs afin de vider le corps de ses "humeurs" qui
étaient considérées comme l'origine du mal. L'utilisation de
sédatifs était aussi répandue. Parfois, afin de calmer un patient
particulièrement énervé, le personnel lui faisait frôler la mort
pour déclencher chez lui un état de choc. Les femmes étaient
souvent stérilisées de force et se faisaient comprimer les ovaires
en période de crise afin de les calmer. Tout les aliénés étaient
régulièrement aspergés d'eau glacée afin de stopper leurs crises.
Les asiles
fonctionnaient en totale autarcie et les aller et venues étaient
très rares étant donné que les médecins, le personnel soignant et
les internés vivaient dans l'enceinte de l'établissement. Les
personnes internées l'étaient souvent à vie car elles avaient fort
peu de chance de rémission. Par exemple, seul 5% des patients de la
clinique de Passy sortent de l'asile remis.
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