mercredi 15 février 2012

b. Les asiles et leurs traitements



Au début du XIXème siècle, le médecin Esquinerol commence à mettre en place un réseau d'établissements d'accueil pour fous qu'il nommera lui-même "asiles". Avec l'abolition des lettres de cachets, les "insensés" sont traité de manière beaucoup plus diverses que précédemment, puisqu'ils étaient systématiquement envoyés en prison.

Au XIXème siècle, les "fous" ou "aliénés" pouvaient être placés en asiles par Placement d'Office (PO) ou Placement Volontaire (PV : par la volonté du peuple). Ceci était possible dans le cadre de la protection de la Société et des aliénés, conformément à la loi du 30 Juin 1838. Un individu pouvait également se présenter en asile et demander à se faire interner : il était alors dit en "service libre". A cette époque, la vie en asile ressemblait plus à un emprisonnement qu'à un internement. De fait, les traitements curatifs étaient peu nombreux et toute infraction au règlement était sévèrement punie. Pour ce faire, ils étaient souvent privés de promenades, de tabac, placés en chambre d'isolement ou immobilisés à l'aide de fauteuils de force, de camisoles ou avec des contentions sur leur lit. Jusqu'à la circulaire du 19 Juillet 1819, les gardiens d'asiles pouvaient être armés de bâtons, de nerfs de bœuf ou accompagnés de chiens qui s'en prenaient aux aliénés. Les traitements alors proposés par ce type d'infrastructure étaient aussi inefficaces que barbares. Les plus communs étaient la saignée, l'utilisation de purgatifs et/ou vomitifs afin de vider le corps de ses "humeurs" qui étaient considérées comme l'origine du mal. L'utilisation de sédatifs était aussi répandue. Parfois, afin de calmer un patient particulièrement énervé, le personnel lui faisait frôler la mort pour déclencher chez lui un état de choc. Les femmes étaient souvent stérilisées de force et se faisaient comprimer les ovaires en période de crise afin de les calmer. Tout les aliénés étaient régulièrement aspergés d'eau glacée afin de stopper leurs crises.
Les asiles fonctionnaient en totale autarcie et les aller et venues étaient très rares étant donné que les médecins, le personnel soignant et les internés vivaient dans l'enceinte de l'établissement. Les personnes internées l'étaient souvent à vie car elles avaient fort peu de chance de rémission. Par exemple, seul 5% des patients de la clinique de Passy sortent de l'asile remis.

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